Fin annoncée du remplacement : tous concernés, tous mobilisés !
Communiqué commun du 3 juin 2019

Paris, le 3 juin 2019. Ce lundi débute l’examen par le Sénat du projet de loi relatif à l’organisation et à la transformation du système de santé. Ce texte comprend un amendement adopté en Commission qui vise à limiter la durée du remplacement des médecins.
Porté par le président de la Commission des Affaires sociales, Alain Milon, « cet amendement vise à limiter à trois années la durée totale des remplacements de médecins installés et salariés »[1].
Cette fausse bonne idée part du principe que les jeunes médecins ne veulent pas s’installer et qu’il y aurait des remplaçants professionnels. Ces deux hypothèses sont fausses comme le prouvent les travaux sur le sujet. En effet, les résultats de la récente enquête du CNOM[2] sur les déterminants à l’installation montrent que 75 % des internes envisagent une installation libérale. Le nombre de remplaçants en médecine générale quant à lui ne progresse que très peu (+ 16 % entre 2010 et 2017), moins vite que l’ensemble des remplaçants (+ 20 %) et surtout beaucoup moins que le nombre de médecins formés qui s’inscrivent pour la première fois à l’Ordre (+ 53 %), ce qui démontre que le remplacement n’est ni attractif ni en explosion.
Au-delà des jeunes médecins, cette mesure aurait également un impact sur les médecins installés, qui auraient plus de difficultés à trouver un remplaçant pour assurer une présence durant leurs congés ou formations, et sur l’accès aux soins des patients qui auront plus de difficultés à accéder à un médecin, en particulier durant les vacances scolaires.
C’est pourquoi les syndicats médicaux demandent unanimement le retrait de cette disposition législative dans l’intérêt de tous, patients, médecins installés et remplaçants.
La profession réitère par ailleurs son opposition à toute mesure coercitive.
Retrouvez la campagne de mobilisation sur les réseaux sociaux : #TouchePasAMonRemplaçant
Contacts presse :
Syndicats de jeunes et futurs médecins :
Clara BONNAVION – Présidente de l’ANEMF – 06.50.38.64.94
Lucie GARCIN – Présidente de l’ISNAR-IMG – 06.73.07.53.01
Antoine REYDELLET – Président de l’ISNI – 06.50.67.39.32
Emmanuel LOEB – Président de Jeunes médecins – 06.50.93.64.60
Yannick SCHMITT – Président de ReAGJIR – 06.81.66.46.93
Sayaka OGUCHI – Président du SNJMG – 07.61.99.39.22
Syndicats de médecins installés :
Jean-Paul ORTIZ – Président de la CSMF – 06.07.86.08.83
Jean-Paul HAMON – Président de la FMF – 06.60.62.00.67
Jacques BATISTONI – Président de
MG France – 06.62.61.09.99
[1] http://www.senat.fr/amendements/commissions/2018-2019/404/Amdt_COM-292.html
[2] https://www.conseil-national.medecin.fr/sites/default/files/cnom_enquete_installation.pdf

Le 3 juin prochain, débutera au Sénat l’examen du projet de loi relatif à l’organisation et à la transformation du système de santé. Ce texte, comprend un amendement qui vise à limiter la durée du remplacement des médecins.
Cette fausse bonne idée part du principe que les jeunes médecins ne veulent pas s’installer et qu’il y aurait des remplaçants professionnels. Ces deux hypothèses sont fausses comme le prouvent les travaux sur le sujet. En effet, les résultats de la récente enquête du CNOM sur les déterminants à l’installation montrent que 75 % des internes envisagent une installation libérale. Le nombre de remplaçants en médecine générale quant à lui ne progresse que très peu (+16% entre 2010 et 2017), moins vite que l’ensemble des remplaçants (+20%) et surtout beaucoup moins que le nombre de médecins formés qui s’inscrivent pour la première fois à l’Ordre (+53 %), ce qui démontre que le remplacement n’est ni attractif ni en explosion.
Une fois le texte voté, les médecins ne pourront plus remplacer au-delà de 3 ans maximum. Cette disposition concerne tout le monde, médecins comme patients, car elle aura de graves conséquences sur l’accès aux soins.
C’est pourquoi, les organisations de jeunes et futurs médecins (ANEMF, ISNAR-IMG, ISNI et ReAGJIR) lancent une campagne d’information et d’action intitulée #TouchePasAMonRemplaçant
Si vous êtes étudiant ou remplaçant, vous n’aurez plus que trois ans pour forger votre projet professionnel tout en finalisant votre formation initiale. Il faudra faire vite pour trouver votre lieu de première installation !
Si vous êtes médecin installé, vous aurez plus de difficultés à trouver un remplaçant pour assurer une présence durant vos congés ou vos formations. Il faudra fermer votre cabinet ou renoncer à vous reposer !
Si vous êtes patient, vous aurez plus de difficultés à accéder à un médecin, en particulier durant les vacances scolaires. Il faudra attendre le retour de votre médecin ou aller aux urgences !
Si vous êtes élu local, vous serez davantage confronté aux difficultés d’accès aux soins de vos concitoyens. Limiter la durée du remplacement ne fera qu’amplifier le phénomène de désertification médicale en réduisant les occasions pour les jeunes médecins de découvrir un territoire méconnu et en épuisant les médecins en exercice.
Pour éviter ce désastre annoncé, nous vous invitons à adresser un message par mail à votre Sénateur (liste des sénateurs et coordonnées) :
#TouchePasÀMonRemplaçant
Madame la Sénatrice, Monsieur le Sénateur,
Le 3 juin prochain, vous allez débuter l’examen du projet de loi relatif à l’organisation et à la transformation du système de santé. Ce texte comprend un amendement porté par votre collègue Alain Milon qui vise à limiter la durée du remplacement des médecins (article 4 ter).
Par ce message, je vous invite à soutenir la suppression de cette disposition qui aura pour conséquence la désorganisation de l’accès aux soins en France.
En effet, ce sont les remplaçants qui assurent la continuité de l’accès aux soins en permettant aux médecins installés de s’absenter sereinement pour prendre du repos ou pour se former.
En réduisant leur nombre, les patients se retrouveront démunis et les médecins devront fermer leur cabinet en leur absence, tout en écartant un peu plus, les jeunes médecins de l’exercice de la médecine libérale.
Comptant sur votre bon sens,
Je vous prie de recevoir, Madame la Sénatrice, Monsieur le Sénateur, mes respectueuses salutations.
Votre signature :
Copie à : Monsieur Alain Milon, Président de la Commission des Affaires sociales, a.milon[@]senat.fr




