Communiqué de presse : Covid-19 et vaccination

Et vous docteur, vous en pensez quoi ? Questions les plus fréquentes en cabinet

Paris, le 4 février 2021. La campagne de vaccination pour enrayer l’épidémie de Covid-19 a débuté il y a quelques semaines. Pour le moment ce sont les publics les plus fragiles qui sont prioritaires. Les centres de vaccination sont essentiellement portés par les centres hospitaliers et les structures de soins ambulatoires (CPTS, MSP, CDS1). La médecine de ville n’est pas encore approvisionnée pour vacciner la population en masse mais les patients s’interrogent déjà beaucoup sur le vaccin, et questionnent leur médecin à ce sujet. ReAGJIR, le syndicat représentatif des jeunes généralistes (remplaçants, installés depuis moins de 5 ans et universitaires), a listé les interrogations les plus courantes.

1. L’avis du médecin. Et vous docteur vous en pensez quoi ?

Les patients sont souvent preneurs de l’avis de leur médecin que ce soit au sujet du vaccin ou sur tout autre sujets touchant à leur santé. « Aujourd’hui les données scientifiques sont favorables à la vaccination et dans le contexte actuel aucune autre alternative ne permettrait de contrôler l’épidémie à moyen terme. Les patients qui seront vaccinés ne sont pas des cobayes. Les vaccins ont été testés en laboratoire puis sur des personnes volontaires, pendant plusieurs mois, et validés par différentes instances avant d’être autorisés. », rappelle le Dr. Laure Dominjon, Présidente de ReAGJIR. « Vus comme un tiers de confiance, les médecins généralistes – notamment les « médecins traitants » – ont un rôle important dans l’information, la lutte contre la désinformation et la réassurance du patient. »

2. Le vaccin en lui-même. Je préfère attendre car je trouve qu’on n’a pas assez de recul. C’est vrai cette idée que le vaccin modifie notre ADN ?

Ce sont des informations qui ont vite circulé bien qu’elles soient fausses. Le vaccin a pu être produit rapidement pour trois raisons majeures : un financement massif, une simplification administrative, et de nombreuses personnes volontaires pour participer au test. Il faut savoir aussi que, pour un des vaccins par exemple, l’étude phase 2 et phase 3 a été menée sur plus de 40 000 personnes suivies depuis le mois d’octobre et dont la moitié a été vaccinée. Les effets indésirables à court terme sont les mêmes que ceux de nombreux vaccins (rougeur ou douleur au point d’injection, courbatures, maux de tête, fièvre…), à moyen et long termes ils sont rarissimes ou temporaires. « En ce qui concerne une potentielle mutation, l’ARN2 viral – le vaccin contient des morceaux d’ARNm du coronavirus afin que l’organisme produise des anticorps dirigés contre lui – ne se mélange pas à l’ADN3 du noyau de nos cellules. Il n’y a donc pas de modification de notre ADN avec ce vaccin. », complète le Dr. Laure Dominjon.

3. Le public. Mais vous pensez que pour moi c’est utile ? Mes enfants m’ont dit de le faire, moi je ne sais pas trop, vous en pensez quoi ? Mais moi je suis jeune, et j’ai déjà eu la Covid, pourquoi je me ferais vacciner ?

Jeunes comme plus âgés ne voient pas forcément l’intérêt de se faire vacciner. « Une partie des personnes âgées ne sait plus trop à qui se fier pour prendre une décision et se retrouve souvent poussée par leurs enfants à franchir le cap. Ceux qui présentent des facteurs de risque hésitent aussi. Mais on remarque globalement une adhésion croissante au vaccin. », explique le Dr. Laure Dominjon. « L’important, surtout pour les personnes âgées ou avec des facteurs de risque, est que chacun se pose les bonnes questions et demande des informations complémentaires aux professionnels de santé sur les points qui l’inquiètent ou le font douter. Il faut quand même rappeler qu’il y a plus de risques à ne pas être vacciné qu’à l’être aujourd’hui. La vaccination est surveillée de très près, et les effets secondaires fréquents sont bénins. Nous respectons évidemment le choix du patient mais il est de notre devoir de bien lui expliquer les risques de toute décision. » Les plus jeunes, eux, se sentent naturellement peu concernés car la Covid-19 est moins à risque de formes graves pour cette tranche de population, et ils se sentent d’autant moins concernés quand ils l’ont déjà eu. Pour les jeunes sans facteurs de risque il s’agira plus de solidarité, et de se faire vacciner quand les plus fragiles l’auront été et que l’approvisionnement le permettra.

4. La temporalité. Quand est-ce que je pourrais me faire vacciner, docteur ?

Si seulement on pouvait y répondre ! On sait que les personnes âgées de plus de 75 ans sont prioritaires, ainsi que les soignants de plus de 50 ans et les personnes à très haut risque de formes graves. Mais aujourd’hui la difficulté d’approvisionnement en vaccins rend incertain les dates d’évolution des différentes phases prévues par la Haute Autorité de Santé. Il faudra suivre son évolution et être patient.

« En ce qui concerne l’acceptation du vaccin par les Français, les chiffres progressent ce qui laisse supposer que les conseils dispensés par les professionnels de santé et les campagnes de communication sont efficaces. Le fait que les patients nous voient comme des interlocuteurs de confiance et s’interrogent est plutôt sain et va pleinement dans le sens de rendre le patient véritablement acteur de sa santé. », conclut le Dr. Laure Dominjon.

À propos de ReAGJIR

ReAGJIR est le Regroupement Autonome des Généralistes Jeunes Installés et Remplaçants en France. Créé en janvier 2008, ce syndicat regroupe et représente les remplaçants en médecine générale, les médecins généralistes installés depuis moins de 5 ans et les jeunes universitaires de médecine générale (chefs de clinique, maîtres de stage des universités, enseignants de médecine générale). Fédération de syndicats régionaux, la structure accompagne et défend l’exercice du métier par ces trois types de professionnels et milite pour la construction d’un système de santé à l’image des jeunes généralistes : innovant, collaboratif, humain et solidaire. ReAGJIR C/O Collège de la Médecine Générale 6 place Tristan Bernard 75017 PARIS

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